Article publié le 25/03/2021, par Arthur H.

Avec passion et dévouement, les réalisations de Bertrand Tavernier ont sublimé le 7e art depuis la fin des années 50. Ce cinéaste récompensé à de multiples reprises, n’a cessé de partager avec son public ce lien si singulier qu’il entretenait avec l’univers cinématographique.

Chaque film qu’il réalisait était nourrit par cette volonté d’offrir un cinéma vivant, réel, sincère, à la fois dramatique, humoristique et témoin de nombreux engagements. C’est ainsi qu’il perçoit le cinéma depuis son plus jeune âge alors qu’il séjourne au Sanatorium pour soigner sa tuberculose et qu’il visionne pour la première fois de sa vie une œuvre cinématographique.

Il était convaincu que les films agissaient “comme des fenêtres, des ouvertures sur le monde” en interrogeant notre société. Bertrand Tavernier, emblème du cinéma français, est décédé le 25 mars 2021 à 79 ans, laissant derrière lui un héritage symbolique.

Bertrand Tavernier présente une filmographie éclectique

Quand on évoque le nom de Bertrand Tavernier, on pense tout de suite à certains de ses films emblêmatiques tels que Un coup de Torchon (1981), L’horloger de Saint Paul (1974), Le juge et l’assassin (1976) ou encore Capitaine Conan (1996).

C’est l’occasion pour nous de vous faire (re) découvrir ces films cultes et de se replonger dans l’univers de Bertrand Tavernier. Dès ses débuts, il a su proposer des films d’époques et contemporains avec une certaine préférence pour les sujets sociétaux.

Jaquette du film L'Horloger de Saint-Paul

L’horloger de Saint Paul (1974)

Il s’agit d’une adaptation libre du roman de Georges Simenon. L’horloger de Saint Paul se déroule à Lyon, dans la ville natale de Bertrand Tavernier. S’agissant de son premier long métrage, Tavernier filme la ville sous toutes ses formes et invite délibérément le spectateur à se plonger dans une ambiance lumineuse et vivante, un décor contrasté à celui d’un polar classique.

Dans l’Horloger de Saint Paul, Tavernier dénonce l’absence de communication entre un père et son fils. Le spectateur sera touché par les personnages qui se dévoilent dans les moments de silence, les phrases anecdotiques …donnant un aspect dramatique au film. Ici le père ne cherche pas véritablement à comprendre le motif du meutre de son fils mais souhaite recréer un lien avec ce dernier.

L’horloger de Saint Paul a remporté en 1974 le Prix Louis-Delluc.

Le film est actuellement disponible sur la plateforme Netflix

Jaquette du film Le Juge et l'Assassin

Le juge et l’assassin (1976)

Dans cette œuvre, Tavernier présente une France meurtrie. Il montre le désespoir, la violence et la transformation des anciens soldats ayant combattu pendant la première guerre mondiale. Des hommes abandonnés par les institutions qui tentent d’oublier le passé et de les condamner.

 

Jaquette du film Coup de Torchon

Coup de torchon (1974)

Coup de torchon est une adaptation, libre, du roman de Jim Thompson publié en 1964 intitulé 1275 âmes. Le film s’est également inspiré du roman Voyage au bout de la nuit de Céline et Voyage au Congo de Gide.

Ce film est met en scène le racisme, le meurtre et l’inceste. Emprunt de cynisme et de noirceur, le roman qui se passait initialement aux Etats Unis est transposé dans le nord-ouest du Sénégal.

Le film a été nominé 9 fois au Césars et 1 fois au Oscar pour le meilleur film étranger.

Il est actuellement disponible sur la plateforme Netflix

L’héritage de Bertrand Tavernier

La carrière de Bertrand Tavernier n’a jamais cessé d’être distinguée et appréciée. Pourtant, malgré ses multiples récompenses, il a toujours dû se battre pour que ses films puissent voir le jour.
Dans chacunes de ses œuvres cinématographiques, on retrouve ce goût pour l’engagement, la sincérité, la vérité humaine. Il offre aux spectateurs un cinéma libre, sans chercher à tout prix à classer les auteurs. Il transmet simplement ce qui le touche, l’émeut, le trouble, le questionne.

Ses réalisations sont la signature d’un grand cinéphile, engagé et passionné, investi tout au long de sa vie à la transmission de films et à la reconnaissance d’un cinéma français indépendant.

On ne regarde plus les films de la même façon après l’éclairage de Bertrand Tavernier.

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