[Réalisateur] Terence Fisher (1904 - 1980)

A la fin des années 40, Terence Fisher débute comme réalisateur pour les studios Shepperd Bush et Rank/Highbury avec des oeuvres mineures, mais les choses deviennent véritablement sérieuses lorsqu’il signe le drame Si Paris l’avait su, avec Jean Simmons et Dirk Bogarde, puis lorsqu’il s’engage en 1951 pour une petite compagnie répondant au nom de Hammer Films. Celle-ci n’est pas encore spécialisée dans le genre fantastique, et Fisher réalise pour elle une bonne vingtaine de films en seulement sept ans, parmi lesquels Stolen face (1952), Four Sided Triangle (1953) ou encore Mask of dust (1954) et Meurtre sans empreinte (id.).

La carrière de Terence Fisher prend un tournant décisif en 1957 lorsque la Hammer rachète les droits des franchises Dracula et Frankenstein aux studios Universal Pictures. Fidèle parmi les fidèles, il se voit proposer la réalisation de Frankenstein s’est échappé, emmené par Peter Cushing dans le rôle principal. Le succès du film est immédiat, et Fisher est logiquement choisi pour relancer un an plus tard l’autre série, celle de Dracula, avec Le Cauchemar de Dracula et Christopher Lee dans le rôle-titre. Nouveau succès. La carrière de Fisher, intronisé maître du cinéma fantastique presque par hasard, est lancée.

La Hammer et Terence Fisher apportent aux mythes de Frankenstein et Dracula une nouvelle tonalité, gothique. Avec ce nouveau style, l’arrivée de la couleur, l’apparition du sang sur grand écran, et l’éclosion de Peter Cushing et Christopher Lee, les films des deux séries marquent l’histoire. Au total, Fisher signe quatre autres Frankenstein (La Revanche de Frankenstein, 1958; Frankenstein créa la femme, 1967; Le Retour de Frankenstein, 1969; Frankenstein et le monstre de l’enfer, 1974) et deux autres Dracula (Les Maîtresses de Dracula, 1960; Dracula, prince des ténèbres, 1966), laissant une empreinte indélébile dans l’histoire du septième art en général et du genre fantastique en particulier.

Terence Fisher reste fidèle jusqu’au bout aux studios Hammer. Pour eux, il revisite d’autres grands mythes du fantastiques, comme la momie (La Malédiction des Pharaons, 1959), le loup-garou (La Nuit du loup-garou, 1961), le Docteur Jekyll (Les Deux visages du Docteur Jekyll, 1961) ou encore Le Fantôme de l’Opéra (Le fantôme de l’Opéra, 1962). Véritable légende du cinéma fantastique, celui qui aura également marqué les esprits en 1959 avec un film policier culte, Le Chien des Baskerville, s’éteint dans son Londres natal en 1980.

Biographie rédigée par Clément Cuyer