[Réalisateur] Otto Preminger (1905 - 1986)
Nom de naissance : Otto Ludwig Preminger. Date de naissance : 1905-12-05. Nationalité : Autrichien.
Biographie du réalisateur Otto Preminger
Otto Preminger est un réalisateur Autrichien, né le mardi 05 décembre 1905.
Fils dun haut fonctionnaire juif de lempire austro-hongrois, Otto Preminger grandit sous le joug de lantisémitisme latent, sévissant au sein de la capitale autrichienne. Jeune homme brillant, privé dexercices physiques en raison dun souffle au cur, il étudie le droit et la philosophie tout en nourrissant une passion pour le théâtre et la scène. Ainsi, parallèlement à son doctorat en droit, il sillustre au sein de la troupe de Max Reinhardt, en tant quassistant du célèbre homme de théâtre puis en tant que metteur en scène. Il est alors âgé de 19 ans. En 1931, cest le cinéma qui obtient ses faveurs : il réalise son premier film Le Grand Amour, une production inspirée dun fait divers, qui passera inaperçue. De Vienne à Salzbourg en passant par Prague, Otto Preminger participe à la création de deux théâtres sous légide de Reinhardt, avant de lui succéder à la direction de celui de Josefstadt, à Vienne. Fort dune cinquantaine de pièces, lauteur acquiert très vite une solide réputation dans le milieu. Ainsi, cest tout naturellement que Joseph Schenck, président de la Fox à la recherche de nouveaux talents européens, entend parler de lui et linvite à Hollywood. Trois ans avant lavènement dHitler, Otto Preminger quitte ainsi sa ville natale et débarque dans la cité du cinéma, non sans avoir fait un détour par la scène new-yorkaise à la demande dun de ses plus grands producteurs, Gilbert Miller.
A Hollywood, cest Darryl F. Zanuck qui forme le jeune prodige et le familiarise avec les méthodes de travail de la Fox. Après un premier film de commandes, une série B intitulée Under Your Spell (1936), il lui propose la réalisation de Kidnapped, adapté dun roman de Robert Louis Stevenson. Les réticences de Preminger à traiter dun sujet trop éloigné de son univers vont rompre le lien lunissant au grand patron qui, jusquà la fin de son contrat, ralentira son ascension. De retour à Broadway, et ce pendant cinq années, Otto Preminger cultivera à nouveau son talent pour la représentation théâtrale, en tant que metteur en scène mais également en tant quacteur de Marge d’erreur. Cest par le biais de cette pièce quil réintègrera la Fox, sous limpulsion du remplaçant provisoire de Zanuck (devenu pour un temps photographe de guerre) qui désire en faire une adaptation. La réconciliation entre ce dernier et le cinéaste se fera sur le plateau de Laura (1944), intrigue à suspense de Vera Caspary, portée par Preminger, qui acquiert peu à peu et pas à pas le droit de la produire puis de la mettre en scène. Chef duvre de son réalisateur qui exerce sur lui un contrôle artistique total, ce polar psychologique fait date dans lhistoire du film noir par son romantisme sombre, la finesse de sa mise en scène et son inoubliable héroïne, incarnée par Gene Tierney. Après avoir offert à la comédienne son plus grand rôle, Preminger deviendra son réalisateur fétiche, la dirigeant notamment cinq ans plus tard dans deux policiers, Whirlpool – Le Mysterieux Docteur Korvo et Mark Dixon, détective (1950).
Entre temps, séduit par son travail et affaibli par une récente alerte cardiaque, Ernst Lubitsch fait appel au cinéaste pour réaliser son Scandale à la cour (1945). Reposant davantage sur le comique de situation que sur la consistance des personnages, la comédie met en scène la très en vue et provocatrice Tallulah Bankhead. A la mort de Lubitsch, Preminger participera une nouvelle fois à son uvre en reprenant le tournage inachevé de La Dame au manteau d’hermine (1948). En cette fin des années 40, le cinéaste simpose comme lun des piliers de la Fox qui met à profit sa culture européenne et son goût pour le mélodrame historique (Ambre) ou pour les films datmosphère à la fois troubles et réalistes, mêlant policier et étude psychologiques souvent féminines (Crime passionnel, Un si doux visage). Prenant soin de travailler la fragilité et le mystère de ses personnages, Preminger est le metteur en scène des plus grands, de Tierney à Robert Mitchum en passant par Henry Fonda et Joan Crawford. Se soustrayant le plus possible aux caprices de son directeur de studio, il parvient à maintenir une unité dans son travail et au sein de ses tournages, quil met en place avec la même équipe technique. Une opiniâtreté qui sera malgré elle grignotée par le système hollywoodien, ses concessions artistiques et sa censure. En 1953, lassé, Preminger décide de produire seul ses films, avec laide des Artistes associés qui lui assurent une autonomie complète, jusquau fameux contrôle du montage définitif. Il inaugure cette nouvelle période par une comédie légère et quelque peu scabreuse, La Lune était bleue, adaptation de sa pièce à succès, qui connaît un triomphe après avoir échappé aux foudres de la ligue de décence et du code Hays.
Par la suite, des films plus majeurs ponctuent sa carrière, de Rivière sans retour (1954) qui offre à Marilyn Monroe lun de ses plus beaux rôles, à Autopsie d’un meurtre (1959), porté par James Stewart, dans lequel il décortique les mécanismes de la justice américaine, en passant par Carmen Jones (1955), version à succès du célèbre opéra, jouée uniquement par des acteurs noirs. A son apogée, lart du cinéaste repose alors sur un équilibre des plans, une composition plastique et une narration soignées. En témoignent également la beauté dExodus sur lémigration juive en Palestine ou de Sainte Jeanne, sur la pucelle dOrléans, dans lequel il confirme son talent pour ladaptation, la psychologie féminine et la direction dactrices débutantes ; ici Jean Seberg, quil réemploiera dans Bonjour tristesse. Pygmalion, Preminger la également été pour la Kim Novak davant Sueurs froides, dans L’ Homme au bras d’or, ou pour la Liza Minnelli davant Cabaret, dans Tell Me that You Love Me, Junie Moon, drame sensible sur le milieu de la drogue. Parmi ses scénarios, une série dautres sujets épineux, politiques ou religieux se distingue. Ainsi le très mordant Le Cardinal, nommé aux Oscars, dans lequel le cinéaste dirige la belle Romy Schneider ou encore Tempête à Washington (1962), dans lequel il lève le voile sur les combines, chantages et manigances des détenteurs du pouvoir, avec tant de lucidité et de scepticisme quil est un temps menacé dêtre interdit à linternational afin de ne pas ternir limage des Etats-Unis. Admirablement porté par Charles Laughton et Henry Fonda, le film célèbre en outre le retour attendu de Gene Tierney sur les écrans, suite à sa dépression nerveuse. Après ces chefs-duvre, Preminger connaît une fin de carrière difficile, (en témoigne le discuté Rosebud, écrit en collaboration avec son fils Erik Lee Preminger) qui sachève néanmoins sur le notable film despionnage La guerre des otages, dernier joyau dune carrière remarquable.
Pour les cinéphiles du monde entier, parmi lesquels un certain François Truffaut et un autre Jacques Rivette, Otto Preminger demeure lauteur et le metteur en scène classique par excellence, maître de précision et de finesse, tantôt tyrannique tantôt engageant sur ses plateaux, fervent défenseur de la démocratie et toujours en conflit avec les conventions établies
Auteur : Laetitia Ratane
Filmographie de Otto Preminger.
Otto Preminger a réalisé 37 Films. Les films et séries de Otto Preminger sont disponibles en streaming et téléchargement. Consultez la page du film pour accéder aux liens.
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[Film] La guerre des otages (1979) -
[Film] Rosebud (1975) -
[Film] Des Amis comme les miens (1971) -
[Film] Tell Me that You Love Me, Junie Moon (1970) -
[Film] Skidoo (1968) -
[Film] Que vienne la nuit (1967) -
[Film] Bunny Lake a Disparu (1965) -
[Film] Première victoire (1965) -
[Film] Le Cardinal (1963) -
[Film] Tempête à Washington (1962) -
[Film] Exodus (1960) -
[Film] Porgy and Bess (1959) -
[Film] Autopsie d’un meurtre (1959) -
[Film] Bonjour Tristesse (1958) -
[Film] Sainte Jeanne (1957) -
[Film] Carmen Jones (1955) -
[Film] Condamné au silence (1955) -
[Film] L’Homme au bras d’or (1955) -
[Film] Rivière sans retour (1954) -
[Film] La Lune était bleue (1953) -
[Film] Un si doux visage (1952) -
[Film] Mark Dixon, détective (1950) -
[Film] La Treizième Lettre (1950) -
[Film] L’éventail de Lady Windermere (1949) -
[Film] Whirlpool – Le Mysterieux Docteur Korvo (1949) -
[Film] La Dame au manteau d’hermine (1948) -
[Film] Femme ou maîtresse (1947) -
[Film] Ambre (1947) -
[Film] Centennial Summer (1946) -
[Film] Crime passionnel (1945) -
[Film] Scandale à la cour (1945) -
[Film] In The Meantime, Darling (1944) -
[Film] Laura (1944) -
[Film] Marge d’erreur (1943) -
[Film] Charmante famille (1937) -
[Film] Under Your Spell (1936) -
[Film] Le Grand Amour (1931)