[Réalisateur] Michael Powell (1905 - 1990)


Nationalité : Britannique.

Biographie du réalisateur Michael Powell

Michael Powell est un réalisateur Britannique, né le samedi 30 septembre 1905.

Né en Angleterre de parents cultivateurs, Michael Powell, qui se destine au milieu de la banque, suit ses études jusqu’à l’Université. Trois ans plus tard, grâce à son père qui tient un hôtel à Nice, il rencontre le réalisateur Rex Ingram, en tournage aux studios de la Victorine. Ingram lui offre le poste d’assistant réalisateur sur deux films : The Magician (1926) et The Garden of Allah (1927). Pendant plusieurs années, Powell se forme à divers métiers du cinéma, et devient notamment photographe de plateau. Alfred Hitchcock lui propose de collaborer avec lui sur The Manxman, avant de l’engager sur Chantage, son premier film parlant. Powell et « le Maître du suspense » resteront toujours en contact.

Powell est recruté par le producteur Jerry Jackson pour tourner à la chaîne des films d’une heure environ, qui seront diffusés au cinéma en première partie des films américains. De 1931 à 1935, il signe plus de vingt moyens ou longs métrages, dont le premier se nomme Two Crowded Hours. L’un de ses films les plus notables de l’époque est The Phantom Light, dans lequel une détective est chargée d’enquêter sur le meurtre d’un gardien de phare alors que des naufrages se succèdent et que des navires disparaissent sous une mystérieuse lumière. Ces films à petits budgets sont l’occasion pour le cinéaste de se perfectionner. Changement de producteur, changement de carrière ! Alexander Korda propose à Powell de diriger le long métrage A l’angle du monde avec l’acteur écossais John Laurie, puis L’ Espion noir, qui marque le début d’une collaboration de quinze ans avec le scénariste Emeric Pressburger.

Un peu plus libre de ses travaux, Powell s’attaque dès lors au film de genre avec un succès public certain : le film d’espionnage avec Espionne à bord, le film de guerre avec Le Lion a des ailes et la féerie avec Le Voleur de Bagdad. Suit 49ème parallèle, un film de propagande qui remporte l’Oscar de la meilleure histoire originale (signée Pressburger), et pour lequel sa réalisation est saluée. Le duo formé par le réalisateur et son scénariste crée sa maison de production The Archers, et devient indépendant. Leurs travaux communs vont aboutir à des classiques du cinéma tels Un de nos avions n’est pas rentré, deux fois nommé aux Oscar, ou encore Colonel Blimp, qui par ses flashbacks audacieux, fait preuve d’une inventivité visuelle peu commune pour l’époque. Il est suivi par A Canterbury Tale, une enquête sur des agressions de femmes pendant la deuxième guerre mondiale. Pour son projet suivant, Je sais où je vais, l’infatigable tandem mise sur une histoire d’amour : Joan (Wendy Hiller) part vers une île épouser un inconnu. Son chemin vers son futur mari va se transformer en quête de soi et bouleverser sa vie.

Sur les conseils d’Hitchcock, Powell rencontre l’actrice Kim Hunter, et lui confie le rôle principal de son prochain long métrage Une Question de vie ou de mort, dans lequel David Niven est confronté à un ange qui veut sa mort. Son film suivant est parmi les plus célèbres : Le Narcisse noir. L’actrice Deborah Kerr prête ses traits à la sœur Clodagh et reçoit une récompense pour son interprétation. Powell décide de retourner dans le sud de la France où il a fait ses débuts dans les studios de la Victorine pour filmer Les Chaussons rouges, un drame musical : pour la scène du ballet, et pour la première fois dans l’histoire du cinéma, le cinéaste fait appel à un peintre afin de créer le décor d’un film. Le film est boycotté par la presse, qui le juge trop violent. Cela n’empêche pas Le Narcisse noir d’obtenir au même moment deux Oscar pour sa photographie et ses décors. Après La Renarde (1950), qui mettait en valeur les atouts et le talent de Jennifer Jones, Les Contes d’Hoffmann, adaptation de l’opéra d’Offenback, reçoit l’Ours d’Argent de la meilleure comédie musicale au Festival de Berlin de 1951.

La musique est le moteur de Powell, qui tourne Oh ! Rosalinda ! (1955) avec Ludmilla Tcherina, adapté d’un opéra de Strauss. Le film est un échec, en partie à cause de son côté kitsch et trop théâtral. En 1956, il revient au film de guerre qui a également fait sa réputation dans l’épique La Bataille du Rio de la Plata, qui retrace avec de grands moyens la première bataille navale d’importance de la seconde guerre mondiale. L’année suivante est celle d’un film d’aventures, interprété par Dirk Bogarde et intitulé Intelligence service. Le réalisateur revient à la musique et répond à l’appel de l’Espagne pour diriger Lune de miel (1959), un drame musical au ton flamenco, dans lequel une ballerine (à nouveau Ludmilla Tcherina), abandonne sa carrière pour sauver son mariage. Des problèmes de financements viennent ternir un projet qui se voulait à la hauteur des Chaussons rouges, mais le film est tout de même nommé à la Palme d’or du Festival de Cannes.

Le Voyeur est le film le plus mythique de son réalisateur. Longtemps invisible, le long métrage subit les censures les plus dures. Lorsque Powell met en route le projet, il veut faire un film sur Sigmund Freud. Mais John Huston annonce avant lui qu’il compte réaliser un biopic sur l’éminent psychanalyste. Leo Marks contacte Powell et ensemble, ils racontent la vie d’un jeune assistant de cinéma qui filme le visage angoissé de jeunes femmes avant de les tuer. La façon de montrer ce « serial killer » avec compassion, dérange en 1960: Le Voyeur est retiré de l’affiche au bout d’une semaine. Accessoirement, Powell est mis sur liste noire, accusé d’être un sadique et d’avoir montré un pervers en victime de sa folie.

Pour rebondir d’une façon positive, le cinéaste britannique filme une apologie de la garde de Buckingham avec The Queen’s Guards (1961), qui ne rembourse pas l’insuccès du film précédent, puis une adaptation de l’opéra de Barbe-Bleue composée par Bela Bartok, qui est plutôt bien reçue par le public. Les années suivantes le voient s’expatrier en Australie pour tourner coup sur coup They’re a Weird Mob (1966), une comédie romantique avec l’acteur italien Walter Chiari, et Age of Consent (1969), le parcours d’un peintre en manque d’inspiration. La censure coupe la scène de lit entre James Mason et Clarissa Kaye ainsi que les scènes de l’actrice dans la piscine. Le film est en outre reçu de manière assez froide. Powell tourne par la suite un dessin-animé pour enfants scénarisé (pour la dernière fois) par Emeric Pressburger nommé The Boy who turned yellow (1972), dont les profits sont reversés à une œuvre caritative. En 1978, il retourne sur l’île dans laquelle il avait filmé A l’angle du monde, le temps d’un documentaire, Return to the Edge of the World. Il ne tournera plus jusqu’à sa mort en 1984, des suites d’un cancer, après avoir participé au montage d’Anna Pavlova, un biopic sur la vie de la célèbre ballerine, réalisé en 1983.

Auteur : Corentin Palanchini

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Filmographie de Michael Powell.

Michael Powell a réalisé 44 Films et 7 Film courts. Les films et séries de Michael Powell sont disponibles en streaming et téléchargement. Consultez la page du film pour accéder aux liens.