[Réalisateur] Marcel L'Herbier (1890 - 1979)


Nationalité : Français.

Biographie du réalisateur Marcel L'Herbier

Marcel L'Herbier est un réalisateur Français, né le mercredi 23 avril 1890.

Théoricien du cinéma, fondateur de l’IDHEC, pionnier de l’ORTF, Marcel L’herbier fut aussi un précurseur et âpre défenseur de la notion d’auteur au cinéma. Promoteur d’un art cinématographique puisant dans l’onirisme et l’imaginaire, cinéaste d’avant-garde ciselant des films parfois empreints d’esthétique symboliste ou de l’expressionnisme allemand d’un Robert Wiene, il fut un réalisateur ne dédaignant pourtant pas les films de genre, comme les films policiers adaptés de romanciers populaires, mélodrames, ou Screwball Comedy.

Né à Paris le 23 avril 1888, Marcel L’Herbier grandit au sein d’un foyer aisé. Son père est alors directeur d’une importante entreprise de transports, et fut auparavant magistrat consulaire et conseiller du Commerce extérieur. Brillant élève, il suit les cours de l’Ecole des Hautes Etudes Sociales après des études de droit et de Lettres. Passionné de musique, il publie quelques mélodies, et fréquente un cercle littéraire où se côtoient les auteurs de son temps dont Maurice Leblanc, à qui l’on doit le personnage d’Arsène Lupin ; ou Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de Littérature en 1911. Réformé en 1914 au début de la Grande Guerre, il s’engage en 1915. Deux ans plus tard, il est affecté au service cinématographique de l’armée.

Influencé par la littérature symboliste, L’herbier se convertit au cinématographe par la grâce du choc de la découverte en salle en 1915 de Forfaiture, signée Cecil B. DeMille. Il s’enflamme alors pour le cinéma, lui qui justement méprisait sa naïveté. En 1918, il signe un texte capital, Hermès et le silence, où il développe une intuition profonde de la nouveauté du cinéma, pas encore qualifié d’art : c’est un langage neuf, inconnu, créé pour parler aux foules, populaire. La même année, sous l’égide du Haut-Commissariat à la Propagande, il réalise son premier film : Rose-France, qui jette les bases du modernisme cinématographique. Bien qu’il s’agisse d’une oeuvre de propagande patriotique, qualifiée de maniérée, elle révèle un film d’esthète, où les plans sont autant de tableaux symboliques qui se composent plastiquement à l’écran.

En 1921, il réalise ce qui est considéré comme son chef-d’oeuvre, Eldorado. La lumière et les ombres, les flous, les déformations et les surimpressions traduisent l’état psychologique des personnages, et la violence du drame qui se déroule à l’écran. Avec L’ Inhumaine, en 1924, L’herbier est beaucoup plus ambitieux. Vitrine de l’art français des Années folles, le film se veut être une sorte de synthèse des arts graphiques ; L’herbier cherchant à créer, selon ses propres termes, « une harmonie plastique ». Dans Le Diable au cœur, le cinéaste expérimente la pellicule panchromatique, élabore un savant montage destiné à brouiller la perception des espaces et des matières, notamment lors d’une étonnante séquence de furieuse tempête. Portrait au vitriol du petit et grand monde de la Bourse, L’ Argent (1928), fourmillant d’inventions brillantes, marque l’apogée de la période muette de L’Herbier.

Le parlant venu, L’Herbier renonce à tout avant-gardisme et creuse une veine plus populaire. Souvent et injustement qualifiée de « part d’ombre » dans l’œuvre du cinéaste, au motif qu’elle ne possédait pas la recherche formelle et plastique de sa période muette, la production parlante a été depuis réévaluée. Comme L’Enfant de l’amour, son premier film parlant, où règne, chose rare à l’époque, un parfait synchronisme des voix et des images. Dans Le Parfum de la dame en noir, L’Herbier poursuit même ses recherches formelles en adaptant Gaston Leroux de façon moderne, approfondissant ses jeux sur les reflets et la dissolution des identités. Durant l’entre-deux-guerres, son oeuvre se fait plus politique, voir nationaliste, comme en témoigne le drame colonial L’ Aventurier ou, plus encore, Entente cordiale ; une oeuvre édifiée sur l’amitié franco-britannique. Un parfait film de mobilisation à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Après La Locomotive du bonheur, il signe durant l’Occupation un chef-d’oeuvre : La Nuit fantastique. Cette oeuvre poétique et raffinée, originellement intitulée « Le Tombeau de Méliès », montre comment L’Herbier, en 1942, considère le cinéma primitif, celui de Méliès, comme une source, voire une condition de renouvellement pour le cinéma français contemporain.

Si l’après-guerre voit sa carrière cinématographique s’enliser, c’est vers son école de cinéma IDHEC (la future FEMIS), créée en 1943 dans un souci de transmettre au plus grand nombre les rudiments d’une culture cinématographique, que L’Herbier se tourne, ainsi que vers la télévision, de 1952 à 1973. L’auteur de la Cinémathèque imaginaire, série TV de 1952, est ainsi à l’avant-garde des premiers réalisateurs de cinéma à travailler pour la télévision française, en tournant l’un des premiers téléfilms français, Adrienne Mesurat, adaptation du roman de Julien Green.

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Filmographie de Marcel L'Herbier.

Marcel L'Herbier a réalisé 1 Film court et 35 Films. Les films et séries de Marcel L'Herbier sont disponibles en streaming et téléchargement. Consultez la page du film pour accéder aux liens.