[Réalisateur] Jean Vigo (1905 - 1934)


Nationalité : Français.

Biographie du réalisateur Jean Vigo

Jean Vigo est un réalisateur Français, né le mercredi 26 avril 1905.

Souffrant d’une santé fragile dès sa plus tendre enfance, Jean Vigo a connu une vie aussi brève que mouvementée. Né d’un père anarchiste le 9 avril 1905 à Paris, il peine à se remettre de la mort de ce dernier, survenue en prison et dans des circonstances douteuses en 1917, mais conserve de lui un esprit frondeur. Abandonné par sa mère suite à ce décès, il se voit baladé de lycée en lycée, où il est constamment rejeté par ses camarades, et finit trouver refuge dans le monde du cinéma, qu’il fréquente à partir de 1923. S’étant pris de passion pour le milieu, il finit par s’acheter sa propre caméra, et fait ses débuts derrière au début de la décennie suivante, avec A propos de Nice (1930).

Tourné en l’espace d’une journée et réalisé dans le cadre des Cités Symphonies, visant à mettre en avant la modernisation de certaines villes françaises, le court métrage documentaire souligne pourtant les inégalités sociales locales, et frappe autant par l’inventivité du montage que la virulence du propos, marque de fabrique de Jean Vigo. Un aspect atténué dans le film suivant, La Natation par Jean Taris (1931). Un portrait du sportif du même nom marqué par les innovations techniques du cinéaste, qui multiplie plans sous-marins et images ralenties pour donner naissance à une œuvre élégante mais néanmoins personnelle.

Novateurs et engagés, ces deux coups d’essais donnent le ton de la suite de la carrière de Jean Vigo, qui ne perd rien de son mordant au fil des ans, mais se heurte à la censure du gouvernement français, qui le juge coupable de films antipatriotiques. C’est notamment le cas de sa première fiction, Zéro de conduite (1933) : inspiré de ses propres souvenirs et tourné au collège de Saint-Cloud, où le cinéaste a passé une partie de sa scolarité, le court métrage y présente l’institution scolaire comme répressive et fermée, et se voit accusé d’être « antifrançais » et interdit d’exploitation jusqu’à la Libération, en 1945, où l’un de ses premiers spectateurs ne sera autre que François Truffaut, qui avouera lui devoir beaucoup, pour Les Quatre cents coups notamment.

Une reconnaissance à laquelle Jean Vigo ne pourra assister, au même titre que celle de L’Atalante (1934), son unique long métrage. Déjà atteint de la tuberculose qui l’emportera le 5 octobre 1934, le cinéaste supervise le montage depuis son lit, et décède très peu de temps après avoir assisté à l’échec commercial de ce drame dont la beauté plastique et le réalisme poétique inspireront bon nombre de réalisateurs, à commencer par Emir Kusturica, qui déclarera s’en être partiellement inspiré pour certains de plans d’Underground (1995). Une belle récompense pour un film d’abord remonté (et dénaturé) par Gaumont, suite au tollé reçu par Zéro de conduite, et sorti sous le titre « Un chaland qui passe », et qui devra attendre le début des années 2000 pour retrouver une forme proche de celle voulue par son créateur.

Contemporain de Jean Renoir et Luis Buñuel, qu’il a considérablement influencés, Jean Vigo aura donc accédé à la reconnaissance à titre posthume. Grâce à la Nouvelle Vague, dont il aura été le précurseur de la liberté formelle déjà. Puis à travers les divers hommages qui lui sont rendus par le monde du cinéma : Les Carabiniers de Jean-Luc Godard (1963) lui est ainsi dédié, tandis qu’un Prix Jean Vigo récompense les jeunes réalisateurs français depuis 1951, au même titre que le Festival Documentaire de Punto Vista en Espagne, depuis 2007, et que L’Atalante est, aujourd’hui encore, considéré comme l’un des plus grands films de l’Histoire du Cinéma.

Auteur : Maximilien Pierrette

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Filmographie de Jean Vigo.

Jean Vigo a réalisé 2 Films. Les films et séries de Jean Vigo sont disponibles en streaming et téléchargement. Consultez la page du film pour accéder aux liens.