[Réalisateur] Alex Gibney (1953 - ?)

Après des débuts discrets, c’est en 1980 qu’il signe son premier long-métrage. Intitulé The Ruling Classroom, le film s’intéresse à George Muldoon, un professeur californien aux méthodes d’enseignement surprenantes. Ce premier documentaire annonce la marque de fabrique du réalisateur : filmer l’invisible et informer les non-avertis.

Suit alors une importante série de documentaires tout aussi captivants, qui contribuent à alimenter la notoriété du cinéaste. De cette liste, se démarque l’oscarisé Un taxi pour l’enfer (2007), une triste fable dénonçant les aléas de la guerre, à travers l’itinéraire d’un jeune chauffeur de taxi afghan, assassiné par des soldats américains en 2002. Un récit poignant qui lui offre le prix du meilleur documentaire au Festival du film de Tribeca en 2007.

Documentariste anticonformiste, Gibney traite de sujets aussi variés que polémiques. Pour preuve, en 2005, il enquête sur l’un des plus grands scandales financiers américains, l’affaire Enron puis, en 2008, réalise Gonzo: The Life and Work of Dr. Hunter S. Thompson, portrait de l’écrivain et journaliste du même nom. Il va ensuite se pencher sur l’affaire Wikileaks et son principal protagoniste, Julian Assange, dans We Steal Secrets : la vérité sur Wikileaks (2013). Le film, auquel le cybermilitant n’a pas voulu participer, rencontre un véritable succès critique et décroche un BAFTA. 

En tant que producteur de télévision, Gibney a supervisé des productions importantes comme The Fifties (1997) ou The Huntress (2000). Il est également à la tête de la Jigsaw Productions, une entreprise qui encourage et finance la production de films ou documentaires indépendants.

Fidèle à sa réputation de cinéaste passionné, Alex Gibney suit pendant quatre ans le controversé Lance Armstrong pour les besoins d’un nouveau documentaire intitulé The Armstrong Lie. Le film, qui retrace l’ascension et la chute du célèbre cycliste sort en salles courant 2014.

Marc-Emmanuel Adjou