[Acteur] Henri Genès (1919 - 2005)


Nom de naissance : Henri Châtenet. Date de naissance : 1919-07-02. Nationalité : Français.

Biographie de l'acteur Henri Genès

Henri Genès est un acteur Français, né le mercredi 02 juillet 1919.

Lillian Gish, actrice fétiche de D.W. Griffith, l’appelait « le Père du cinéma ». Son ami et associé avec qui il fonda la mythique United Artists en 1919, Charles Chaplin, voyait en lui « le maître de nous tous ». Inventeur du cinéma moderne et des premières superproductions américaines, de techniques expérimentales révolutionnaires comme le montage parallèle, réalisateur prolifique ayant plus de 450 films courts et longs à son actif, D.W. Griffith compris sans doute mieux que quiconque à l’époque du cinéma muet le potentiel du cinéma comme medium d’expression.

Celui qui allait devenir l’un des plus fameux mythes fondateurs du cinéma américain né le 22 janvier 1875 à Crestwood, dans le Kentucky, au sein d’une famille modeste mais ayant de l’instruction. Sixième des sept enfants de la famille, David Wark (D.W.) grandit à l’ombre d’un père ancien colonel de l’Armée des Etats Confédérés, avant que celui-ci ne décède en 1885. Plongé dans la pauvreté, D.W. n’a pas d’autre choix que de quitter l’école à 15 ans pour subvenir aux besoins de sa famille. Il exerce alors des petits boulots comme vendeur de journaux, liftier, employé dans une librairie. Passionné de littérature dès son plus jeune âge, c’est là qu’il consacre l’essentiel de son temps libre, à dévorer les œuvres. Désireux de devenir auteur de pièces de théâtre et acteur, il tente durant douze ans, et sans grands succès, de vivre de cette passion en accompagnant diverses troupes sillonnant le pays. En 1908, il est finalement embauché par l’American Mutoscope & Biograph Cie, une société de production de petits films courts, qui accepte de le payer 50 $ par semaine. La même année, il tourne ainsi son premier court : Les Aventures de Dollie.

Entre 1908 et 1913, il tourne à un rythme frénétique : souvent 2-3 courts par semaine, pour un total impressionnant de près de 450 œuvres. Autodidacte, il se familiarise rapidement avec les nouvelles contraintes techniques du cinéma : les notions d’éclairage, le montage, le jeu des acteurs devant la caméra…Des courts comme a Les Speculateurs (1909) ou Sous un ciel de feu (1912) montrent déjà que D.W. affirme son style et expérimente de nouvelles techniques : montage alterné pour renforcer la tension dramatique, très gros plan, souci du détail…. Epaulé par le brillant chef opérateur G.W. Bitzer, qui lui restera fidèle, D.W. est aussi un découvreur de talents : Lillian et Dorothy Gish, Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Lionel Barrymore, Mae Marsh ou encore Mabel Normand tournent sous sa direction. En 1910, il produit et réalise le premier film jamais fait à Hollywood : In Old California. On raconte même que c’est durant ce tournage qu’il fut le premier à prononcer la célèbre formule : « lumière, caméra, action ! » ; reprise depuis par tous les cinéastes jusqu’à aujourd’hui. Mais après avoir vu le péplum Cabiria de l’italien Giovanni Pastrone, sorti en 1914, lui aussi veut se mettre à réaliser un long métrage très ambitieux.

C’est ainsi qu’il signe en 1915 Naissance d’une nation, considéré à juste titre comme son chef-d’œuvre. Ayant pour toile de fond le destin tragique de deux familles plongées dans la tourmente de la Guerre de Sécession et les années qui suivent, le film est la première superproduction de l’histoire du cinéma américain, tourné sur neuf semaines. C’est aussi un authentique tour de force visuel, où D.W. multiplie les montages parallèles, très gros plan, angles de caméra complexes, qui nourrissent la richesse narrative du film. Le succès est colossal, mais à double tranchants. S’il rapporte l’équivalent de 10 millions de $, une somme astronomique pour l’époque, le film est aussi taxé de racisme. Tout en faisant jouer le rôle des Noirs par des acteurs blancs, une pratique courante à l’époque, Il présente aussi sous un jour très favorable le Ku Klux Klan, véritable « sauveur » des Etats du Sud contre l’invasion venue du Nord menée par les Noirs. Facteur aggravant : le film est même à l’origine de la résurrection de l’organisation, qui était jusque-là moribonde. La polémique est telle que l’oeuvre est même interdite dans certaines villes aux Etats-Unis.

D.W. sort meurtri et choqué par la polémique et l’étiquette raciste qui lui colle désormais dessus. Pour s’en défendre, il réalise l’année suivante Intolérance. Sous-titré « la lutte de l’Amour à travers les âges », c’est un deuxième chef-d’œuvre du cinéaste, qui met en images quatre histoires se déroulant à des époques différentes, illustrant le thème principal de l’intolérance. Le film coûte d’ailleurs une fortune au cinéaste, qui engloutit pas moins de 2 millions de dollars. Mais le public ne suit pas, peu habitué à suivre une fiction de plus de 3h. Un remontage de 2h, et même une présentation en deux parties n’inversent pas la donne. En 1919, il signe Broken Blossoms, qu’il tourne au sein de sa propre maison de production, D.W. Griffith Productions. La même année, il fonde aux côtés de Charles Chaplin, Douglas Fairbanks et Mary Pickford la société de distribution United Artists, à l’origine coopérative destinée à distribuer les œuvres de ses fondateurs, et destinée à contrebalancer le pouvoir de plus en plus écrasant des studios hollywoodiens. En 1920, il continue à réinventer le langage cinématographique avec À travers l’orage.

Pour l’indépendance (1924) marque un tournant dans sa carrière. Le film, qui retrace le destin d’une famille au cœur de la tourmente de la Guerre d’Indépendance américaine, est un gros échec, mettant fin à la prééminance du cinéaste sur l’industrie cinématographique américaine. En 1930, il réalise son premier film sonore, Abraham Lincoln, qui là aussi rencontre un succès mitigé. Homme du XIXe siècle nourri à la littérature victorienne, D.W. est déjà, en dépit de ses brillantes expérimentations formelles sur la manière de conçevoir les films, un cinéaste passé de mode aux yeux du jeune public. Sa carrière décline alors rapidement dans la seconde moitié des années 20, d’autant qu’il souffre d’un manque de reconnaissance de ses pairs et des producteurs. En 1931, il réalise son dernier film, . Le 23 juillet 1948, il est retrouvé inanimé dans une chambre d’un petit hôtel de Los Angeles, ayant succombé à une hémorragie cérébrale. Il avait 73 ans.

Auteur : Olivier Pallaruelo

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Filmographie de l'acteur Henri Genès.

L'acteur Henri Genès a joué dans 13 Films. Les films et séries de Henri Genès sont disponibles en streaming et téléchargement. Consultez la page du film pour accéder aux liens.