[Acteur] Forest Whitaker (1961 - ?)

C’est en 1986 qu’il se fait remarquer du grand public, d’abord dans La Couleur de l’argent de Martin Scorsese, puis en rejoignant le Vietnam et la compagnie Bravo du Platoon d’Oliver Stone. Un Vietnam retrouvé un an plus tard, cette fois plus souriant, dans Good morning Vietnam. La consécration arrive en 1988 pour Whitaker, avec le Bird de Clint Eastwood : son interprétation du musicien de jazz Charlie « Bird » Parker lui vaut le Prix d’interprétation au Festival de Cannes.

Le physique de Forest Whitaker, à la fois imposant et lunaire, qu’il doit à une pratique intensive du football US dans sa jeunesse, lui permet d’alterner productions musclées (Blood sport, 1988; Blown away, 1994; Panic room, 2002; Phone game, id.) et films plus profonds, aussi bien dramatiques (un soldat britannique prisonnier de l’IRA dans The Crying Game, 1992), fantastiques (Body Snatchers, 1993; Terre champ de bataille, 2000), que carrément inclassables (le tueur professionnel mélancolique et zen de Ghost Dog : la voie du samourai, 2000). Véritable touche-à-tout, il participe au défilé de célébrités du Prêt-à-porter de Robert Altman (1994) ainsi qu’aux récits croisés de Smoke (1995).

L’année 1995 marque le passage de Forest Whitaker derrière la caméra avec la comédie dramatique Où sont les hommes?, qui le voit notamment diriger Whitney Houston. Une expérience qu’il tentera à nouveau en 1998 pour le drame Ainsi va la vie, avec Sandra Bullock, et en 2004 avec la comédie Des étoiles plein les yeux, emmenée par Katie Holmes.

En 2005, il passe pour la deuxième fois derrière la caméra d’Abel Ferrara dans Mary. Deux ans plus tard, Forest Whitaker est à l’affiche du Dernier roi d’Ecosse dans le rôle du sanguinaire général Idi Amin Dada. Une composition époustouflante qui lui vaut l’Oscar du Meilleur acteur et le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique. 2008 semble marquer un retour au cinéma survitaminé et nerveux pour l’acteur, à l’affiche d’Angles d’attaque et Au bout de la nuit, inspiré d’un scénario écrit par le maître du polar James Ellroy.

En 2010, il partage avec Jude Law l’affiche d’un film d’anticipation, Repo Men (de Miguel Sapochnik), dans un monde où les organes sont des marchandises et suscitent l’apparition de gangs spécialisés ; avant de rejoindre le casting de The Experiment (de Paul Scheuring), remake américain d’un film allemand qui avait fait sensation (Das Experiment, 2000), où une expérience scientifique d’enfermement volontaire dépasse tout ce qui était prévu.

Lullaby, La Guerre des Pères, Sans compromis, Unités d’élite : l’acteur oscarisé multiplie les apparitions, tout privilégiant les rôles de composition, ne négligeant aucune offre. En 2013, il tourne sous la direction du Coréen Kim Jee-woon, dans Le Dernier Rempart, un film d’action explosif emmené par le doyen Arnold Schwarzenegger. La même année, il côtoie les présidents des Etats-Unis, dans Le Majordome, une fabuleuse traversée de l’histoire dirigée par Lee Daniels, avec un casting de prestige. A Cannes, il présente le violent Zulu du Français Jérôme Salle, une plongée dans les rues du Cap, où il forme avec un Orlando Bloom en grande forme un tandem de policiers.

En 2014, on l’aperçoit dans La Voie de l’ennemi sous les traits d’un ex-prisonnier persécuté par un shérif vindicatif incarné par Harvey Keitel. La même année, il est à l’affiche de la comédie musicale Black Nativity. A la poursuite de Liam Neeson dans Taken 3, entraîneur de boxe dans La Rage au ventre et confronté à des vaisseaux extraterrestres dans Premier contact, Forest Whitaker est aussi choisi pour rejoindre les castings des très attendus Rogue One: A Star Wars Story (premier spin-off de la célèbre saga intergalactique) et du Marvel Black Panther (2018).